Harpe en Avesnois
Pour les journées de master class et la suite du festival 2025, l’Association Harpe en Avesnois a retrouvé la ville de Feignies ainsi que l’écrin de l’espace Gérard Philipe, sublimé par la présence, dans le hall et en fond de scène, de superbes instruments prêtés par les facteurs de harpe Camac, L’Instrumentarium Salvi et Lyon Healy.
Vendredi 14 mars, 5 jeunes femmes du collectif « Hemera artists » étaient sur scène : aux instruments du quatuor à cordes Doriane Gable, Anne-Elsa Tremoulet, Léa Hennino et Lydia Shelley, et à la harpe Chloé Ducray. |
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Parmi ses partenaires fidèles, l’Association Harpe en Avesnois compte la SACEM, société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique. Régulièrement, elle suscite donc, par des commandes, la création d’un répertoire original autour de la harpe, ou met en valeur des œuvres et des compositeurs contemporains. Le programme du concert a ainsi été conçu par les musiciennes pour mettre en valeur deux œuvres de Christian Dachez, compositeur français né en 1951. L’une d’entre elle, inspirée par l’incendie qui a ravagé la ville californienne de Paradise en 2018, était présentée en création mondiale : No paradise. |
Le reste du programme a fait la part belle à la musique française de la fin du 19ème siècle et du début du 20ème siècle.
La harpe et le jeu sensible et délicat de Chloé Ducray ont été particulièrement mis en valeur dans son interprétation des Danses de Claude Debussy (qui constituent un véritable concerto pour harpe et se jouent souvent avec orchestre à cordes). Cette pièce est d’autant plus redoutable pour les harpistes qu’elle n’a pas été composée pour harpe à pédales, mais à la demande de Gustave Lyon, directeur de la maison Pleyel, inventeur d’une harpe « chromatique » à cordes croisées en 1894. |
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La littérature pour harpe possède aussi l’équivalent d’un poème symphonique, avec l’étonnant Conte fantastique d’André Caplet, dont il fut donné une interprétation magistrale et inspirée. Comme dans la Danse macabre de Camille Saint-Saëns ou L’Apprenti sorcier de Paul Dukas, sans doute plus connus du grand public, la musique se veut narrative… Elle recrée dans cette œuvre l’univers fantastique d’une nouvelle d’Edgar Allan Poe : Le masque de la mort rouge. Une mystérieuse abbaye fortifiée, un bal masqué, les douze coups de minuit… : les musiciennes, dans un accord parfait, surent entraîner le public dans un imaginaire inquiétant ! |
Pour terminer ce concert, dans un moment de nostalgie, et en hommage à Jean Duprey, le bis a fait entendre un délicieux arrangement du célèbre Clair de lune de Claude Debussy. Gageons qu’il lui aurait beaucoup plu…
Justine Jumez-Caro
Extrait vidéo du concert
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