Harpe en Avesnois
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| C’est à l’Atelier Renaissance de Maubeuge, en partenariat avec le théâtre du Manège-scène nationale transfrontalière- que s’est déroulé le concert d’ouverture du 31e festival Harpe en Avesnois. Il a réuni sur une même scène deux musiciens d’exception : le pianiste Jean-François Zygel, et le harpiste américain Park Stickney. Art de l’instant par excellence, la musique l’est encore plus lorsqu’il s’agit de musiques improvisées… pas de programme établi, et le principe est que nul ne sait à l’avance ce que les musiciens vont jouer, pas même (et surtout pas) eux ! Ce concert restera donc dans nos mémoires comme un moment unique, qu’on ne pourra pas entendre à nouveau… Au gré de leur inspiration, les artistes ont commencé le concert en préludant librement, en duo. |
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Puis, à l’instar de leurs illustres prédécesseurs – en 1709 avait eu lieu un duel entre Haendel à l’orgue et Scarlatti au clavecin, un peu plus tard dans le siècle Mozart affronta Clementi…- ils se sont lancés dans de véritables duels, en se lançant de redoutables défis ! A tour de rôle, chaque protagoniste a par exemple été invité à écouter un thème inventé par l’autre, puis à immédiatement improviser sur ce thème. Aucun vainqueur ne fut désigné, match nul ! « Je pince, tu tapes » : lors d’un autre moment de création, et en inversant les rôles, Jean-François Zygel s’employa à utiliser le piano comme un instrument à cordes pincées, tandis que Park Stickney se lançait dans un jeu plus percussif. Autre défi de taille: comme le pianiste Paul Wittgenstein, amputé du bras droit pendant la première guerre mondiale et qui continua sa carrière avec sa seule main gauche, suscitant ainsi la création d’œuvres géniales telles le Concerto pour la main gauche de Maurice Ravel, Jean-François Zygel et Park Stickney improvisèrent en jouant avec une seul main. Mais l’exercice fut rendu plus ardu encore par la contrainte supplémentaire de tenir dans son autre main un accessoire. Comme Wittgenstein, Zygel joua donc du piano de la main gauche, tout en faisant tinter une clochette de la main droite. Quant à Park Stickney, il choisit de jouer de la harpe de la main droite tout en utilisant sa main gauche… pour résoudre un Rubik’s cube ! Défi gagné par le harpiste ? |
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| Le public fut également sollicité pour nourrir la créativité des musiciens : on lui demanda de proposer quelques notes de musique qui suscitèrent une improvisation, puis on lui demanda de choisir des mots qui permirent d’imaginer un scénario (nous partîmes ainsi en « Egypte », pour y découvrir l’ambiance festive d’un « carnaval »…) , ce qui permit également aux musiciens d’improviser, dans un autre style. |  |
Un grand moment d’émotion eut lieu lorsque Park Stickney évoqua, non sans une pointe d’humour, la mémoire de Jean Duprey, président et fondateur de l’association Harpe en Avesnois, qui l’avait invité à se produire en France au début de sa carrière en Europe. Il donna à entendre en son honneur sa version du célèbre Music for a while de Henry Purcell.
Une soirée très réussie, devant une salle comble : le festival 2025 a débuté avec panache !
Justine Jumez-Caro
Extraits vidéo du concert
A la mémoire de Jean Duprey par Park Stickney
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