Note de Frédéric Boulard, compositeur.
Dès le dernier quart du XVIIème siècle, naît au Japon l’art des estampes désigné sous le terme Ukiyo-e (se prononce oukiyoyé).
Hokusai, l’un des plus grands Maîtres de l’art des estampes avec Hiroshige va, dès 1820, faire entrer en son œuvre (des milliers d’estampes) toute l’humanité du Japon.
Dans la seconde moitié du XIXème siècle alors que le Japonisme établit son empire sur les arts décoratifs, Van Gogh découvre l’œuvre immense d’Hokusai à Anvers. Subjugué, le peintre admire les compositions simplifiées, les tons gais et les aplats de couleurs pures.
Le Japonisme va constituer une de ses influences majeures. Van Gogh deviendra un collectionneur acharné d’estampes japonaises et organisera à Paris la première exposition européenne. Par ailleurs, il en réalisera de nombreuses copies sous forme de toiles.
Hokusai pour deux harpes et basson, commande du Festival Harpes en Avesnois enchaîne trois estampes reprenant les titres d’œuvres majeures du grand Maître japonais.
–Yoshida sur la route du Tokaido (pour deux harpes et basson)
-Neige à Shinagawa dans la capitale de l’Est (pour deux harpes et gong)
–Sous la vague au large de Kanagawa (pour deux harpes et basson)
On retrouve dans ces trois pièces les grands principes des musiques traditionnelles japonaises issus des pièces instrumentales ou de la technique vocale des chants bouddhistes, du théâtre Nô : glissandi, vibratos irréguliers et très amples, utilisation de la voix et des percussions (tam-tam, gong), gravité des timbres, attaques des notes par en-dessous (portamento), répétitions d’accélérés d’une même note. |